La supervision est une démarche indispensable pour toute personne qui exerce un métier  d’accompagnement : psychothérapeute, sophrologue, coach mais aussi praticien du bien-être… Dans le milieu médico-social, on parle plutôt d’analyse de pratique pour les équipes d’infirmiers, éducateurs ou assistantes sociales. La supervision peut apporter beaucoup à ceux dont l’activité comporte une forte dimension humaine (assistante maternelle, professeur). Enfin, de nombreuses associations la proposent à leurs bénévoles – le plus souvent sous forme de groupes de parole.

La supervision peut se pratiquer en groupe ou en individuel. Elle permet de sortir de l’isolement et de rencontrer ses pairs. Échanger sur ses difficultés et découvrir que d’autres peuvent rencontrer les mêmes : quel soulagement !

A aucun moment un professionnel ne doit se sentir jugé en supervision. Le respect de chacun et d’une stricte confidentialité permettent d’établir un climat de confiance. Il ne s’agit pas non plus de donner des conseils ou de chercher des solutions : la supervision est avant tout un accompagnement. Prendre le temps d’écouter, entrer avec respect dans le monde de l’autre, vérifier que l’on a bien compris ce qu’il veut exprimer : c’est ainsi que l’on ouvre un espace dans lequel le professionnel pourra mettre en mots ses questions, et parfois même y apporter lui-même des réponses.

La supervision permet souvent une prise de conscience du lien qui peut exister entre les difficultés intimes du professionnel et les obstacles qu’il rencontre. Prenons l’exemple d’un aide-soignant qui serait profondément touché par la souffrance d’une dame âgée, résidente d’un EHPAD, au point de ne plus pouvoir garder envers elle une attitude professionnelle. En comprenant que cette personne réveille en lui le souvenir de sa propre mère, décédée ou géographiquement éloignée, il pourra revenir dans une relation de soin empreinte de respect mais dénuée d’affect.